Aujourd’hui, l’exportation des déchets électroniques vers les pays émergents d’Asie ou d’Afrique ne cessent d’augmenter. A l’origine, ce sont les règlementations environnementales adoptées dans les pays industrialisés à la fin des années 1980 et l’augmentation des coûts des déchets qui ont poussé des « marchands toxiques » à envoyer des déchets dangereux dans les pays en voie de développement.

La Convention de Bâle de 1989 signée par 166 pays (les Etats-Unis l’ont signée mais n’ont jamais ratifié le texte) rend pourtant illégale l’envoi de déchets dangereux et toxiques vers les pays du Sud, sauf accord des gouvernements concernés. Les pays industrialisés qui croulent sous leurs déchets électroniques, conséquence d’une société de (sur)consommation, parviennent à contourner cette interdiction en qualifiant les biens qu’ils envoient de « biens d’occasions », alors que la majorité d’entre eux ne sont plus en état de marche. Les pays du Nord utilisent donc l’argument de la réduction de la fracture numérique en vue de traiter leurs biens obsolètes dans des pays en voie de développement, ce qui leur coûte 10 fois moins cher.

En effet, les matériaux électroniques augmentent chaque année de 3 à 5% par an dans les pays développés. Selon l’ONU, 50 millions de tonnes de matières d’origines électroniques sont jetés chaque année aux ordures. Les Etats Unis arrivent en tête sur le podium du nombre de déchets suivi par la Chine et l’Autralie.

Ces déchets électroniques sont les conséquences de  nos sociétés d’ hyperconsommation (la demande en jeux électroniques, télévisions HD et autres smartphone ne cesse de croître) et de l’obsolescence  programmée et perçue.

Ensuite, cela revient à 10 fois moins chers pour les pays occidentaux de faire démanteler les biens d’équipements usagers dans des pays émergents (même s’il y a une perte en termes de récupération de métaux).

Ces pratiques entrainent l’existence de décharges à ciel ouvert ou de centres de recyclage illégaux dans des pays d’Asie ou d’Afrique dans lesquelles la population locale (dont des enfants) démantèle à mains nus les biens d’équipements afin de récolter les métaux, en dépit de la toxicité des produits. Les métaux sont ensuite brûlés puis renvoyer dans d’autres pays pour être de nouveau utilisés dans la fabrication d’objets qui seront revendus en Occident.

L’envoi de ces déchets toxiques  pose de graves problèmes sanitaires et écologiques du fait de ces immenses décharges.

Outre l’urgence de stopper ces envois grâce à la mise en place d’une chaîne de traitement des déchets optimale et respectueuse de l’environnement et des populations, cette pratique invite à remettre en question nos modèles d’hyper consommation.

 

Sources:

–          Le Monde,  CHECOLA Laurent, « Les déchets électroniques, une montagne insurmontable ? », 22/02/2010, http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/22/les-dechets-electroniques-une-montagne-insurmontable_1309851_3244.html

–          Le monde informatique, EYLAN Jean,  « Déchets électroniques : l’ONU avertit les pays en développement », 24/02/2010,

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-dechets-electroniques-l-onu-avertit-les-pays-en-developpement-30014.html

–          UNEP, Sustainable Innovation and Technology Transfer Industrial Sector Studies,” Recycling-from E-waste to Ressources”, juillet 2009, http://www.unep.org/PDF/PressReleases/EWaste_publication_screen_FINALVERSION-sml.pdf

–          L’Internaute Conso, DELUCHARCHE Céline, « L’éco-participation : pour quoi faire ? », http://www.linternaute.com/acheter/dossier/eco-participation/

–          Ecoinfo, BERTHOUD Françoise, « Les déchets électroniques, peut être une mine pour demain mais surement une catastrophe écologique et sociale aujourd’hui ! », septembre 2010,http://www.eco-info.org/spip.php?article193

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